progres 10102020Le progrès du 10 octobre 2020

La brusque chute des températures a stoppé la floraison

Philippe Treillé fait le bilan de la saison apicole.

« Parler d’une saison apicole c’est parler de la moyenne générale. Il faut donc écarter les extrêmes. Certains ont pu faire une saison catastrophique (par exemple pour n’avoir pu suivre le développement des colonies pour des raisons médicales) d’autres au contraire ont pu faire une année qui sort de l’ordinaire, débute Philippe Treillé, président de l’association L’apiculteur bugiste. Restons aussi prudents sur les comparaisons d’une année sur l’autre. Cette saison peut paraître miraculeuse par rapport à l’année dernière qui fut une année sinistrée ! Il faut aussi étudier distinctement les différentes miellées. D’une manière générale, les colonies ont bien passé l’hiver qui fut assez doux. Elles ont bien redémarré en février/mars.

La miellée de printemps (arbres fruitiers, pissenlits...) a été bonne voire très bonne dans certains secteurs. L’acacia a failli bien démarrer, la floraison était magnifique, malheureusement la pluie, le vent et un coup de froid ont anéanti les espoirs de récolte. La miellé sur les tilleuls a été bonne, sans être extraordinaire. Les tilleuls ont d’ailleurs fleuri relativement tôt. Les miellés suivantes (châtaignier, montagne, sapin...) ont été, toujours d’une manière générale, médiocre voire nulle. La chaleur et la sécheresse ont stoppé tout espoir de récolte. Nombre d’apiculteurs ont dû nourrir les essaims dès mi-juin, début juillet pour sauver le cheptel. Enfin, habituellement les apiculteurs comptent sur une miellée de lierre et/ou de renouée du japon pour consolider les réserves d’hiver. En 2019, le lierre avait fleuri début septembre permettant une récolte imprévue. Cette année, il a commencé à fleurir fin septembre. La brusque chute des températures et la pluie torrentielle ont stoppé net les floraisons qui ne repartiront sûrement pas. Il faudra donc surveiller de près les provisions des essaims. La surveillance de la ponte des reines est primordiale. Les larves d’aujourd’hui sont les abeilles qui passeront l’hiver. Les conditions climatiques ont considérablement ralenti la ponte. Il y a donc un risque de manque d’abeilles pour bien passer l’hiver. Le point positif de cette année est que le taux d’humidité du miel, qui est un des critères de qualité est inférieur à 17 %. Ce qui garantit une bonne conservation du produit », termine l’apiculteur.

De notre correspondant, Nicolas REANT